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Photographie, image & communication visuelle...

De la plaque de verre au numérique : recherche, expositions, projets...

World Press : une image trop choquante pour être "la photo de l'année"​ ? ...

L'assassinat d'Andreï Karlov à Ankara, le 19 décembre 2016 (Burhan Ozbilici/AP/SIPA)

L'assassinat d'Andreï Karlov à Ankara, le 19 décembre 2016 (Burhan Ozbilici/AP/SIPA)

Primée à World Press Photo 2017 : "photographie de l'année"

Extrait du Nouvel Obs par Cyril Bonnet @cyrilbonnet - @LeNouvelObs 

L'image est aussi rare que terrible : un assassin et sa victime. C'est l'image du meurtre d'Andreï Karlov, ambassadeur russe à Ankara, tué par un policier turc de 22 ans au nom de la guerre en Syrie. Ce cliché a valu à son auteur, le Turc Burhan Ozbilici, de remporter lundi 13 février le prestigieux concours du World Press Photo. Mais il vaut également à l'institution de récolter quelques critiques. [...]

"Le cliché avait tout pour être primé"

Du fait de ces dissensions, ce sont d'autres jurés qui ont défendu l'image dans le communiqué du World Press. La photojournaliste Mary F. Calvert a notamment évoqué "une décision très, très difficile, mais au bout du compte nous avons senti que cette photo était une image explosive, qui en disait beaucoup sur la haine qui marque notre époque". 

L'image du meurtre d'Andreï Karlov détonne-t-elle dans l'histoire du concours ? Selon Frédérique Gaillard, auteure d'un doctorat qui aborde l'esthétique du photojournalisme à travers le World Press Photo, le cliché fatidique pris dans la galerie d'art d'Ankara "avait tout pour être primé", représentant une scène "très bien photographiée" en même temps qu'il possède "une dimension géopolitique majeure".

"La photo de Burhan Ozbilici correspond à une autre approche que celle, documentaire, qui a dominé les palmarès de ces dernières années", explique-t-elle à "l'Obs". Une référence, notamment, aux éditions 2014 et 2015 qui ont récompensé des images plus subtiles, pour ne pas dire peu lisibles au premier coup d'œil.

"Mais les photos récompensées par le World Press jusqu'aux années 1990 et 2000 étaient aussi fortes que celle-ci, dont la force réside dans l'immédiateté de la compréhension", estime Frédérique Gaillard.

Jusqu'alors, le World Press Photo avait déjà été attribué deux fois à des images d'assassinat : celle prise par Yasushi Nagao en 1960, lors du meurtre d'un homme politique japonais par un adolescent d'extrême-droite ; et celle prise par Eddie Adams en 1968, qui montre l'exécution d'un Vietcong.

Même en dehors de ces scènes extrêmes, le concours, qui se veut un miroir fidèle du photojournalisme, a historiquement fait la part belle aux malheurs du monde. Il a ainsi mis en avant des photographies dramatiques qui ont parfois susciter le rejet de certains spectateurs, comme ce fut le cas pour la photo de la petite Omayra Sanchez prise par Frank Fournier.

"C'est une image qui doit être vue"

Devant le débat sur le caractère choquant des photos de presse, Frédérique Gaillard s'interroge : "Il faudrait donc s'abstenir de passer des photos de charniers, des photos violentes de la guerre en Syrie ? Il faudrait s'autocensurer ?" Selon elle, de telles images doivent être publiées avec "leur contexte, et cela, c'est le journal qui l'apporte". [...]

extrait de l'article de Cyril Bonnet

http://info.nouvelobs.com/photo/20170214.OBS5294/world-press-une-image-trop-choquante-pour-etre-la-photo-de-l-annee.html

Photographie - photo - Photojournalism - photojournalisme - World Press Photo - Média - concours

 

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